Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/230

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MAX, roulant du pied la grosse bûche ornée de rubans.

Qu’est-ce que c’est que ça ? La bûche de Noël, parée comme Une demoiselle ! (Allant s’asseoir dévant l’établi ; il touche à tout avec préoccupation et dérange sans scrupule tout ce qui lui tombe sous la main.) Ce pauvre Pérégrinus ! Il suit en conscience tous les vieux us de l’antique Allemagne !

NANNI.

Oh ! cela est vrai ! Dans tout Francfort, il n’y a pas un bourgeois qui les suive mieux que lui.

MAX.

Et pourtant l’usage ici est de se marier jeune afin d’avoir beaucoup d’enfants, et le voilà qui a passé la trentaine sans y songer. Qu’est-ce que vous pensez de ça, mademoiselle Nanni ?

NANNI.

Moi ? Je pense qu’il n’a pas le temps : il cherche tant de choses !

MAX, riant.

Lui, chercher ! Quoi donc, s’il vous plaît ?

NANNI.

Que sais-je ? Ne l’a-t-on pas chargé de réparer le calendrier perpétuel de la fameuse horloge du dôme, qui a si bien marché, dit-on, pendant deux cents ans, et qui ne marche plus !

MAX.

Bah ! le vieux Rossmayer, son maître, a cherché cela aussi, et ne l’a pas trouvé.

NANNI.

Mais, si M. Tyss le trouve, ça lui fera beaucoup d’honneur !

MAX.

Est-ce qu’on trouve quelque chose quand on ne cherche rien ?

NANNI.

Ah ! vous croyez que… ? Mais cela ne me regarde pas, moi, et il serait temps de mettre la bûche dans le poêle pour que