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FRANCINE.

Je te donnerai tout ce que tu voudras. Tiens ! ma chaîne, ma croix d’or !

LE DRAC.

Non, non.

FRANCINE.

Tu ne veux pas, méchant garçon ? Eh bien, je trouverai quelqu’un ; je saurai, je veux savoir… Oui… par le chemin de la Chapelle, c’est plus court. (Elle sort par l’escalier.)


Scène VI

LE DRAC, seul.

Qu’ai-je donc vu dans mon rêve ? Ah ! oui, j’ai vu Bernard ! Il revient, il est revenu ! Mais dois-je me fier à mes rêves à présent ? Ceux des hommes sont trompeurs… Que se passe-t-il en moi ? L’arrivée de ce Bernard me fait souffrir. Ce Bernard que j’aimais… oui, je l’aimais, parce que Francine l’aime ! — Est-ce que je hais Francine depuis que je suis son égal ? — Que de choses je ne sais plus ! que de sentiments je ne puis plus comprendre ! — Oh ! oui, mais le peu que je sais, je pourrai le lui dire ! Elle était sourde à la voix mystérieuse du drac, elle entendra le pauvre petit pêcheur. — Et Bernard… à lui aussi je parlerai… Bernard ne me connaît pas ! Je lui dirai… je lui ferai croire… Est-ce qu’il approche ? Je le chasserai d’ici. Je ne l’aime plus, je le déteste !


Scène VII

BERNARD, LE DRAC.
LE DRAC, à part.

Oui, c’est lui ! (Haut, changeant de ton et d’attitude.) Entrez, monsieur le marin.

BERNARD, ému et embarrassé.

Est-ce que… les gens du logis… ?