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SYLVIA.

Et moi, je te répondrai comme Porcie à Brute :

Oui, vous y régnez seul : rien ne peut l’asservir.
Et ce cœur est un lieu qu’on ne vous peut ravir.


Scène IV

MARIELLE, SYLYIA, FLORIMOND.
FLORIMOND.

Du Scudéri !… Ah ! vous dites donc des vers aussi, vous autres, quand Ergaste ne vous entend point ?. Mais vous les dites d’une façon fort tendre, et peut-être bien que je suis de trop entre un vieux tourtereau et une belle caille coiffée !

MARIELLE.

Sylvia, pardonnez-lui, il ne sait point ce qu’il dit !

FLORIMOND.

Qu’elle me pardonne ? Je me soucie de son pardon comme d’une nèfle ! Une franche coquette, selon moi.

SYLVIA.

Coquette ? Avec Marielle, je le suis beaucoup, j’en conviens, si par coquette vous entendez celle qui désire de plaire. Et franche ? Je suis autant l’une que l’autre avec lui.

FLORIMOND.

À votre aise ! faites du bel esprit, pendant que l’on s’échigne à votre service, (Il tire avec orgueil un lièvre de sa gibecière.)

MARIELLE.

Puisque, par fortune rare, tu as été heureux en la chasse, tu devrais être en meilleur humeur.