Scène X
Vous ne pouvez point rester ici ; le prince est dans la salle, il a retenu un fauteuil sur le théâtre même.
Mais il ne peut me voir derrière cette tapisserie, et il n’a point le droit d’entrer ici, notre règlement le défend.
Et, moi qui suis chargé de faire observer ce règlement, je sais qu’il est inutile ; je sais qu’un homme de qualité marche sur le corps d’un pauvre hère comme moi quand il lui en prend fantaisie.
Je me retirerai donc. Vous direz à Marielle que je suis plus malade.
Ne prenez point le passage couvert, on l’a enseigné au prince, qui est descendu dans le même hôtel que vous, et vous pourriez rencontrer quelqu’un de sa suite qui vous reconnaîtrait.
Où voulez-vous donc que j’aille ?
Tenez ! venez à mon pauvre logis, ma femme vous y recevra de son mieux ; ce n’est que la rue à traverser. Mettez votre coiffe et vous cachez bien le visage. Je surveillerai le prince, et, dès qu’il sera rentré dans son appartement, j’irai vous quérir.
Mais que dira Marielle, qui m’a priée de rester ici ? Ah ! le voilà justement ! Que faire ?