Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/360

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MARIELLE, lui prenant le bras.

Enfant, vous dites-là une méchante parole ! Vous devriez connaître que vous n’avez point de meilleur ami que Marielle. Oh ! ne froncez point le sourcil ! Je ne vous veux rien reprocher. Ce que j’ai fait pour vous, le premier venu ayant quelque argent en poche et quelque pitié en l’âme l’eût fait aussi bien que moi. Mais ce dont je me loue auprès de vous, Fabio, c’est de vous avoir aimé comme un père aime son fils ; et cela, voyez-vous, ne se contente point de paroles et de caresses : l’amour seul peut payer l’amour, et, si vous n’avez point dans le fond de votre cœur une amitié forte et véritable pour le vieux Marielle, le vieux Marielle est un père bien malheureux !

FABIO, ému.

Pourquoi est-ce que vous me dites tout cela, mon père ? Avez-vous quelque chose à reprendre en ma conduite devers vous ?

MARIELLE.

Peut-être !

FLORIMOND.

Ah ! enfin ! Si je m’étais attiré une parole comme celle-là, j’en crèverais de honte !


Scène XV

MARIELLE, FABIO, FLORIMOND, ERGASTE.
ERGASTE.

Allons, allons ! On a levé le rideau. N’entendez-vous point les violons ? Pierrot est en scène avec la Marinette. Dans la coulisse, mes amis, dans la coulisse ! (Ils sortent tous, excepté Ergaste.)