Eh ! ne jurez pas, monsieur Fabio ! Sylvia m’avait tout dit : vous l’aimez, elle vous aime.
Que dis-tu ! elle m’aime ?…
Hélas ! c’est une grande folie que vous faites là, tous les deux ! mais le sort en est jeté, comme elle disait ! Vous avez joué l’indifférence, le dépit s’est emparé d’elle… pauvre femme, qui faisait la forte et qui s’est laissée vaincre au moment de triompher ! Je vous confesse que j’ai bien combattu cette idée-là ; mais elle ne m’a point écouté : elle est partie, elle vous attend.
Où m’attend-elle ?
Je ne sais pas ; cette maudite lettre vous le disait sans doute.
Je l’arracherai à Marielle !
Aïe ! (Haut.) Il vous le faudra tuer pour l’avoir !
Le tuer ? Quelle horreur ! Mais quoi ! où retrouver Sylvia ? ne sais-tu rien ?
Elle ne peut pas être bien loin, puisqu’elle est partie en voiture, il n’y a que demi-heure. Ma femme a entendu que l’on disait : « Route de Paris ! »
Eh ! que ne le disais-tu tout d’abord ? Je la rejoindrai, quand je devrais crever mon cheval ! (Jetant son attirail de comédie et prenant son manteau de ville, son chapeau et son épée.) femme ! vous m’aimiez, et j’en doutais encore ! Marielle ! Marielle ! j’étais innocent, j’étais un niais… et vous m’avez traité comme