Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/372

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situation de la jouer ? faut-il baisser le rideau, annoncer un accident ?

MARIELLE.

Non, Florimond, il faut achever la pièce… Le soldat doit mourir à son poste. J’ai un adieu à faire au public, un éternel adieu ! (Il sort pour aller sur le théâtre avec Florimond. Desœillets, qui le guette de la porte du fond, entre aussitôt après.)


Scène XXVIII

FABIO, DESŒILLETS.
FABIO.

Oh ! mon Dieu, il est fou !… Ah ! Desœillets, qu’y a-t-il ? Sylvia n’a point été enlevée ? Parlez, je m’y perds !

DESŒILLETS.

Oh ! pardonnez-moi, pardonnez-moi, monsieur ! cette maudite lettre m’a été arrachée de force.

FABIO.

Quelle lettre ?

DESŒILLETS.

Celle que Sylvia m’avait remise pour vous.

FABIO.

Pour moi ?

DESŒILLETS.

Oui ! Marielle s’est jeté sur moi comme un furieux, il l’a prise, il l’a lue !

FABIO.

Mais qu’y avait-il dans cette lettre ?

DESŒILLETS.

Le sais-je, moi ? Mais vous vous en devez douter quelque peu !

FABIO.

Je jure que je ne te comprends point.