inaliénable. J’en veux la gestion, selon le désir de mon mari.
— Eh bien ! vous ne prenez pas le chemin pour réussir, si vous travaillez au déshonneur de l’héritière. À votre place, j’attendrais qu’elle se montrât pour tâcher de faire une transaction avec elle.
— Quelle transaction ?
— Si elle a réellement gâté sa vie, vous pouvez lui faire sentir le prix du silence généreux que vous aurez gardé et l’amener peut-être à ne pas vous demander de comptes de tutelle jusqu’à ce jour.
— Lui vendre ma générosité ? j’aimerais mieux la guerre ouverte ; mais s’il n’y avait pas d’autre moyen de sauver ma fille, j’en passerais par là. Je réfléchirai, monsieur, et si je suis votre conseil, me promettez-vous de me servir d’intermédiaire ?
— Oui, s’il m’est bien prouvé que votre belle-fille est perdue et qu’elle a besoin de votre silence. Ce sera agir dans son intérêt comme dans le vôtre, car vous ne me paraissez pas disposée à être généreuse pour le plaisir de l’être ?
— Non, monsieur, je suis mère, et je ne sacrifierai pas ma fille pour être agréable à mon ennemie ; mais vous parliez de comptes de tutelle. A-t-elle donc le droit de m’en demander de bien rigoureux ?