Page:Sand - Valvèdre.djvu/360

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par aucun dévouement, par aucun sacrifice, lui donner autre chose qu’un instant de calme et d’espoir à sa dernière heure. Voilà Valvèdre tout entier ; mais Valvèdre amoureux d’un plus pur idéal redevient mystérieux pour moi. Le respect de cet idéal va chez lui jusqu’à la peur. Moi, au refroidissement graduel de sa familiarité avec Adélaïde, qu’il tutoie encore, mais qu’il n’embrasse plus au front comme il embrasse Rose, j’ai vu qu’elle n’était plus pour lui comme les autres enfants de la maison. J’ai cru voir aussi, à chaque voyage qu’il a entrepris, au dernier surtout, un effort suprême, comme un devoir accompli, mais plus pénible de jour en jour. Enfin il l’aime, je le crois ; mais je ne le sais pas, et ma position m’empêche de le lui demander. Il est fort riche, d’un nom célèbre dans la science, très-au-dessus, selon le monde, de cette petite bourgeoise qui cache avec un soin farouche ses talents et sa beauté. Je ne crains pas que lui m’accuse jamais d’ambition ; pourtant il est des convenances d’éducation au-dessus desquelles je ne suis pas encore assez philosophe pour me placer, et, si Valvèdre me cache depuis si longtemps son secret, c’est qu’il a des raisons que j’ignore, et qui rendraient mes avances pénibles pour lui, humiliantes pour moi.

— Ces raisons, je les saurai, m’écriai-je, je veux les savoir.

— Ah ! prends garde, prends garde, mon ami ! Si nous nous trompions sur le compte d’Adélaïde ! si,