Page:Sand - Voyage en Auvergne, paru dans Le Figaro, 04 et 11 août 1888.djvu/52

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contraires, fut-elle un diable dont la raison chercherait vainement à suivre les détours et à pénétrer les mystères ? ou plutôt l’auteur malheureux, en se vengeant par l’orgueil et l’audace des torts de la destinée, ne sentait-il pas son cœur le désavouer et saigner encore au souvenir du passé ? Hélas ! qui nous dira les tortures, qui nous expliquera les contradictions d’un cœur brisé par la douleur, aigri par l’injustice, désolé par le passé, menacé par l’avenir ? Il n’est donné qu’au bœuf stupide de sentir le joug et de baisser la tête ; le cheval mord son frein et tremble de colère, mais l’homme ? l’homme ? il ne sait ni se soumettre, ni résister.



Le 17, 10 heures du matin. — Très certainement j’aurai une déclaration aujourd’hui si je n’y prends garde. Il faut pourtant tâcher de prévenir cela. Ces sortes de choses gâtent tout. Nous sommes ici plusieurs qui nous sommes rencontrés d’hier et qui vivons dans une intimité charmante. Le même séjour, le