Page:Sand - Voyage en Auvergne, paru dans Le Figaro, 04 et 11 août 1888.djvu/64

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M. C. — N’en dites pas de mal, Mme Dudevant est folle de M. de Colagrigoff.

Moi, riant. — Oh ! tout me plaît en lui, depuis son nom jusqu’à sa tournure.

Mme de Dorton. — M. Lescène est à merveille.

Mme Lacour. — Il est mieux. Il est plus jeune.

M. C. — Et beau garçon.

F. — Comme ça, un peu transi !

Moi. — Je vous apprendrai ce que vous ne savez pas, c’est que {{|M.|Lescène}}, à qui vous donnez tout au plus trente ans, est précisément de l’âge de M. de Colagrigoff, à qui vous en donnez cinquante, c’est-à-dire qu’ils ont l’un et l’autre quarante ans.

Tout le monde. — C’est impossible.

Moi. — C’est pourtant sûr. M. Lescène me l’a dit et vous savez qu’il n’est pas plaisant !

M. C. — Quelle différence d’air, pourtant !

Moi. — C’est ce qui vous prouve qu’il n’existe point de vraie similitude, puisqu’il est écrit sur son visage que dans le même espace de temps, l’un a vécu vingt ans de plus que l’autre.