Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/127

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vait pas dit un mot de son fils. À cette révélation inattendue, mademoiselle Levrault tressaillit. Presque au même instant, le galop d’un cheval s’arrêta dans la cour, et, au bout de quelques secondes, un beau jeune homme entra dans le salon. Son visage était doux et fier. L’intelligence rayonnait sur son front, qu’encadraient négligemment des touffes de cheveux blond cendré. Bien qu’il fût au printemps de la vie, son regard triste et son air souffrant accusaient de secrets ennuis. Grand, mince, élancé, il était vêtu avec une élégante simplicité et paraissait avoir vingt-cinq ans au plus. Laure, en l’apercevant, comprit enfin le sens et la moralité des fables de Montflanquin. Ce fut pour elle comme un flot de lumière éclairant tout d’un coup les ténèbres du chemin du diable. Gaston n’avait eu qu’à se montrer pour dévoiler Gaspard. Il s’inclina grave-