Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/202

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modeste de ce champion de la démocratie.

Pendant que Jolibois marchait en conquérant sur la Trélade, M. Levrault était en proie à de cruelles perplexités. Il avait passé une mauvaise nuit et se préparait à passer une triste journée. Le soleil était déjà haut dans le ciel ; l’ombre des arbres s’accourcissait à vue d’œil, le vicomte n’avait point reparu. M. Levrault avait erré toute la matinée, comme une âme en peine, dans le sentier qui menait à la vicomté. Si Laure ne l’eût surveillé de près, il n’est pas douteux que le brave homme n’eût poussé jusqu’au pigeonnier de Gaspard.

— Tu le vois, disait-il à sa fille d’un air consterné, le vicomte ne revient pas. On n’outrage pas impunément un Montflanquin ; le vicomte est perdu pour nous.

— Soyez tranquille, mon père, le vicomte reviendra, répliquait Laure avec une assu-