Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/313

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tique, le but de son ambition ? N’était-ce pas de rapprocher deux classes trop longtemps divisées, de donner lui-même l’exemple de l’oubli, du pardon, en un mot, de consommer l’union de la noblesse et de la bourgeoisie ? Eh bien ! c’était au cœur même de l’aristocratie qu’il fallait s’établir, c’était dans son dernier asile, dans ses derniers retranchements qu’il fallait aller la surprendre. Il fallait que l’hôtel Levrault fût comme un filet tendu sur la rive gauche de la Seine, comme une cage dorée où chanteraient tôt ou tard les oiseaux boudeurs de la légitimité, comme un centre de conciliation, de fusion et de ralliement, où la noblesse et la bourgeoisie se rencontreraient chaque jour, et finiraient par s’embrasser. Ces considérations d’un ordre si élevé avaient frappé vivement l’imagination de M. Levrault. Si la marquise se plaisait à reconnaître en lui l’étoffe d’un