Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/379

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

écoutait tout d’un air hébété, quand il sentit une main qui s’appuyait sur son épaule : il se retourna brusquement, et se trouva en face de Jolibois. Maître Jolibois était armé jusqu’aux dents. Il avait à sa ceinture deux paires de pistolets d’arçon, un sabre de dragon qui traînait sur le pavé, sur l’épaule un fusil de chasse à deux coups. À voir sa figure barbouillée de poudre, on eût dit un soldat qui depuis une heure déchire la cartouche. Ses armes innocentes n’avaient pas un meurtre à se reprocher ; en guerrier prudent, il avait attendu que tout fût fini pour descendre dans la rue. Il marchait sur la chambre, à la tête d’une vingtaine d’hommes, accoutrés comme lui. En le reconnaissant, M. Levrault demeura frappé d’épouvante.

— Eh bien ! s’écria maître Jolibois, que vous disais-je ? N’avais-je pas raison ? Vous refusiez de me croire ; me croyez-vous main-