Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/378

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personnages qui ne portaient pas d’habits brodés, et qui s’occupaient à jeter les meubles par les fenêtres.

En ce moment, les abords des Tuileries présentaient une scène de tumulte et de confusion impossible à décrire. Des bandes armées parcouraient le pont et le quai. Les coups de feu tirés en l’air ajoutaient à l’ivresse des vainqueurs. Des fenêtres du château envahi s’échappait le mugissement de la multitude, pareil au fracas de la mer. Des chevaux de cuirassiers, montés par des enfants, galopaient à travers la foule. Tout le peuple était en armes ; il n’y avait de désarmés que les soldats, Çà et là des groupes curieux, inquiets, effarés, colportaient les nouvelles : la famille royale venait de s’enfuir, et, parmi tous les courtisans, tous les hommes de guerre qui l’entouraient, pas un n’avait brûlé une amorce. M. Levrault regardait tout,