Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/411

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Je sais bien chez qui je suis. Vous êtes un bourgeois et votre gendre un aristocrate. Dès que ma blessure sera fermée, j’irai retrouver mes frères. Ma place n’est pas ici. Je hais la richesse, mais je ne suis pas ingrat ; pour vous prouver ma reconnaissance, j’oublierai le chemin de votre hôtel. Mes camarades ne restent chez vous que pour me tenir compagnie ; nous partirons tous ensemble.

— Partir, mon ami ! Et pourquoi ? Que vous manque-t-il ? N’êtes-vous pas chez vous ? N’êtes-vous pas ici chez un frère ?

— Croyez-vous donc que je sois sourd et aveugle ? Croyez-vous que je ne voie pas ce qui se passe autour de moi, et que je n’entende pas ce qui se dit ? Est-ce que votre fille, votre gendre et sa mère me prennent pour un frère ? Ils attendent mon départ avec impatience, j’en suis sûr. Ils n’auront