Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/447

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— Et que pressentez-vous ? demanda M. Levrault pâlissant.

— Je pressens un avenir magnifique ! s’écria Solon se levant avec enthousiasme.

— Quel avenir ?

— Vous me demandez la vérité sociale ; êtes-vous préparé, je ne dis pas à la comprendre, mais à l’entendre seulement ? La pleine intelligence de la vérité sociale, poursuivit Solon avec gravité, n’appartient qu’aux hommes nourris de la moelle des lions et des ours ; mais je manquerais à mon apostolat en refusant de vous éclairer. Vous voulez la lumière, ouvrez donc les yeux, dût la lumière vous éblouir. Oui, je pressens un avenir magnifique ; mais combien sera laborieuse la conquête du monde nouveau ! que de sang, que de ruines, avant de toucher la terre promise ! Toute l’histoire du passé n’est qu’un jeu d’enfants, comparée aux