Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/446

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— Enfin, dit M. Levrault en se frottant les mains, vous voilà content, vous avez conquis la république ; l’heure du repos a sonné pour vous.

— Que parlez-vous de repos ? Il n’y a pas de repos pour moi. Ce n’est pas sans raison que mes frères m’ont surnommé Marche-toujours. La révolution de février n’est qu’une étape dans la marche de l’humanité. Les peureux et les aveugles veulent déjà faire halte ; je vais me remettre en marche comme un pionnier infatigable, et tailler sans pitié les broussailles qui nous arrêtent.

— La république n’est donc pas votre dernier mot ? interrompit M. Levrault.

— Le dernier mot ne sera trouvé que par le dernier homme. La république est fondée, il faut la renverser. Je suis, je me proclame hautement l’ennemi de tout ce qui est, car je pressens ce qui sera.