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DE SANNAZAR. 6
Ergasto.

H elas amy en ce lieu tant hydeux

I e n’y enten Progné, ny Philomele,

M ais maint hyboux qui lamente comm’elle.


Printemps pour moy ne s’est de verd vestu,

E t n’ont ses fleurs ny ses herbes vertu

D e me guarir, au moins ie ne rencontre

Q ue des chardons, qui portent mal encontre.


Cest air icy ne m’est point sans brouillart :

E t quand un iour vous est pur & gaillard

I e pense veoir des noires nuytz d’Automne

Q uand il pleut fort, & horriblement tonne.


Abysme donc tout le monde & ruine,

C rainte n’auray de veoir telle bruine,

C ar ie me sens en ce cruel propos

L e cueur emplir d’une umbre de repos :


Fouldres & feu soient en terre cheans

C omme en Phlegra iadis sus les Geans,

S i que le ciel par force fouldroyer

S e puisse en mer avec terre noyer.


Quel soing veulx tu que i’aye d’un troupeau

Q ui n’a sinon que les os & la peau ?

I e m’attens bien qu’il s’esparpillera

E ntre les loup, ou tout se pillera.


Ayant ainsi de consort indigence,

A ma douleur ie ne treuve allegeance