H elas amy en ce lieu tant hydeux
I e n’y enten Progné, ny Philomele,
M ais maint hyboux qui lamente comm’elle.
Printemps pour moy ne s’est de verd vestu,
E t n’ont ses fleurs ny ses herbes vertu
D e me guarir, au moins ie ne rencontre
Q ue des chardons, qui portent mal encontre.
Cest air icy ne m’est point sans brouillart :
E t quand un iour vous est pur & gaillard
I e pense veoir des noires nuytz d’Automne
Q uand il pleut fort, & horriblement tonne.
Abysme donc tout le monde & ruine,
C rainte n’auray de veoir telle bruine,
C ar ie me sens en ce cruel propos
L e cueur emplir d’une umbre de repos :
Fouldres & feu soient en terre cheans
C omme en Phlegra iadis sus les Geans,
S i que le ciel par force fouldroyer
S e puisse en mer avec terre noyer.
Quel soing veulx tu que i’aye d’un troupeau
Q ui n’a sinon que les os & la peau ?
I e m’attens bien qu’il s’esparpillera
E ntre les loup, ou tout se pillera.
Ayant ainsi de consort indigence,
A ma douleur ie ne treuve allegeance