Page:Sannazare - L'Arcadie, Martin, 1544.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
DE SANNAZAR. 24

De racine telle naist

Qui de mon mal se repaist.

Et te iure par la divinité des fontaines sacrées qu’onques mes leures ne le toucherêt, ains l’ay tousiours nettement conservé en ma pannetiere depuis le iour que pour une chievre & deux chasieres de laict caillé, ie l’achaptay d’un marinier estrãge qui arriva d’avanture en notre forest. Adonc Selvagio delegué iuge en ceste partye, ne voulut permettre que gaiges fussent mys, disant qu’assez seroit si le vainqueur en avoit la louenge, & le vaincu la vergongne. Puis feit signe a Ophelia qu’il sonnast sa cornemuse, commandant a Logisto commencer, & a Elpino. replicquer. A l’occasion de quoy a peine fut le son entendu, que Logisto le suyveit en telles paroles :

LOGISTO.

Qui veult ouyr mes souspirs (ô Bergieres)

E scriptz en vers de toute angoysse pleins,

E t quant de pas ou de courses legieres

E n vain ie faiz nuyt & iour en ces plains,

L ise en ces rocz, & arbres que voy la :

T out en est plein desormais, ca, & la.

Elpino.

P asteurs amys, en ce val cy n’habite