Page:Santerre - De la culture des arbres et des arbustes fruitiers, 1903.djvu/41

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dant plusieurs années et ne se développent que par suite d’une taille faite au-dessus d’eux : une déviation de la sève ou l’affaiblissement de l’extrémité d’une branche peut encore provoquer leur émission.

Les yeux adventifs se trouvent aussi sur le vieux bois, près des nodosités et des coudes ; ils ne sont jamais apparents et se développent souvent spontanément, on par suite d’une taille courte.

Ces deux sortes d’yeux sont d’une grande ressource pour la réussite de certaines opérations.

L’espace compris entre deux yeux, sur un rameau ou sur une branche, se nomme entre-nœud ou mérithalle.

Du gourmand. — C’est un rameau qui a pris un accroissement en disproportion avec ceux qui l’avoisinent. On le reconnaît à son volume : les yeux près de la base sont très petits et éloignés les uns des autres ; ceux de la partie supérieure, au contraire, sont gros et souvent développés en faux rameaux. Le gourmand naît sur la tige, sur le dessus des branches, près des coudes, là où la circulation de la sève est ralentie, et présente un assez fort empâtement dès sa naissance. Par suite de cette position, il tend à prendre de la force au préjudice des autres branches et à détruire l’équilibre de l’arbre. On prévient les désordres que les gourmands peuvent occasionner par le pincement, qu’il est quelquefois nécessaire de répéter, afin de maîtriser leur vigueur. On ne doit pas en rencontrer sur les arbres bien soignés ; néanmoins il est parfois important d’en faire naître pour les utiliser et refaire la charpente d’un arbre en partie épuisé. Lorsque nous parlerons de la restauration des vieux arbres, nous