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LE TUTU


rent de jupes de tarlatane, bas roses et pantalons. Leurs corsages, très décolletés, laissaient deviner des rondeurs succulentes. Avec un sans-gêne polisson, elles s’attachèrent des chaussons aux pieds, et se mirent à tricoter des jambes. Elles comptaient les mesures en claquant du bout des doigts, et elles pirouettaient en mesure. Leurs gesticulations étaient identiques ; de même taille, vêtues toutes deux pareillement, elles figuraient un dédoublement de la même femme. En les voyant, Mauri se rappela Mani-Mina, puis l’apparition du duc de la Croix de Berny au ballet des Yeux de Desdémone. Et il lui prit, à son tour, la fantaisie de se costumer en danseuse et de faire le grand écart.

— Ah, mon pauvre chéri, tu vas paraître bien bête dans cet accoutrement. D’abord, sais-tu danser ?

— Un peu.

— Tu n’as suivi ni le cours de Saracco,