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MŒURS FIN DE SIÈCLE

— Mais non.

— Je me disais aussi : pourquoi est-il ministre ? C’est sans doute par erreur. Enfin, tu vois, les uns s’élèvent, les autres s’abaissent.

— Question de chance, observa la cocotte ; moi, je n’en ai pas : depuis trois mois, je me croise les jambes.

Elle se poudrait la hure au moyen d’une patte de lapin.

— Cette patte, monsieur, provient d’un de ceux que l’on m’a nombreusement posés pendant le cours de ces vingt dernières années.

Ils entrèrent à la Closerie des Lilas, dont rien de romantique n’évoquait la période des Mimi-Pinson et des Schaunard. Dans le jour amorti par les vitraux du café et par la patine du plafond enfumé, où tout se mélancolisait, ils se rangèrent autour d’une table de marbre, ce pendant qu’un tonnerre de Brest résonnait quelque part : Sacrebleu ! corbleu ! morbleu ! ventrebleu !… brr… brr… C’était le patron, un