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LE TUTU


petit bonhomme hérissonné, dont le bonheur consistait à être en colère. Quand il ne se fâchait pas, rien n’allait. En ce moment, il se promenait dans sa cave, tout seul, faisant la répétition de ses jurons, à l’instar d’un comédien. Dès qu’il entendit les piétinements des consommateurs, il passa la tête à la porte de la cave, une tête porc-épiquée, moustachue, barbue, houppée d’un toupet roide comme des pointes de paratonnerre. « Garçon, voyez donc, mille milliards de fouchtra ! crebleu ! » Puis il rentra dans son trou et reprit sa répétition à l’endroit où il l’avait laissée.

— Puisque tu déménages, mon chéri, nous te donnerons un coup de main. Mais vrai, il y a du sel dans l’air ; on ne désoiffe pas.

Les charretiers avaient été invités à se rafraîchir.

— Je vous connais, vous, dit l’un d’eux à Mauri, nous avons pincé un jour un cancan, rue Campagne-Première, avec ces dames, à six