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Page:Sarcey - La route du bonheur, 1909.djvu/139

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XVIII

La Pêche aux Maris


Ma chère cousine, connaissez-vous un travers plus fertile en incidents comiques que celui qui consiste à pratiquer la « pêche aux maris » ? J’ai vu, ma cousine, j’ai contemplé le spectacle plaisant ou douloureux d’une mère occupée à cramponner des gendres, et stylant deux pauvres créatures sans beauté dans l’art de conquérir des époux. C’était risible et navrant, à la façon de ces comédies dont les saillies provoquent le rire, tandis que la situation demeure dramatique et serre le cœur.

La chose se passait dans un de ces immenses caravansérails qui sont légion en Suisse, et tiennent lieu, à la fois, d’hôtel, de parc, de casino, à des centaines de touristes venus de tous les points du monde, sous le prétexte de se reposer et dans le