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Page:Sarcey - La route du bonheur, 1909.djvu/200

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la femme.

qui tomba malade après quelques mois de mariage, pourra, le sourire aux lèvres, administrer à son pauvre infirme des potions calmantes, lui donner des frictions, des bains de pieds à la moutarde, avec le réconfort de quelques bonnes paroles, et ces soins terminés dire gracieusement sans rougir : « Au revoir, mon ami ; à bientôt, mon chéri… », et partir… là où le bonheur — auquel elle a droit — l’appelle.

Cette rebelle a pris le soin de nous déclarer « qu’elle se rebellait contre la société injuste » et que la haine des sentiments conventionnels faux l’avait conduite à cet idéal orgueilleux où tout est justice et liberté.

Liberté…, passe encore !… mais justice ! Hum !… Voyons, cousine, trouvez-vous que cela soit le fait d’une conscience très droite, très juste, de trahir un pauvre homme simplement parce que son pouls bat la fièvre et que Madame estime n’avoir pas son compte de bonheur ?

Personne ne la força de choisir un compagnon de route dont la santé fut si délicate, et ce n’est vraiment pas la peine de faire tant d’embarras, ni de parler si fort de la responsabilité de ses actes, pour décliner à la première occasion celles infiniment graves, infiniment nobles qui sont l’honneur de toute une vie : le mariage.