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Page:Sarcey - La route du bonheur, 1909.djvu/308

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la femme.

naturel, et que la seule force de nos désirs opère les miracles ; en un mot, que nous soyons nous-mêmes les bons ou les mauvais génies de notre propre destinée, considérez, je vous prie, combien nos vœux deviendraient chose grave.

Or, nous sommes à l’heure propice des souhaits.

Minuit. L’année expire et puis l’année est close.
Une reine nouvelle entre dans l’univers.

Faisons tout bas les trois vœux fatidiques : demandons aux belles fées, qui se cachent en des forêts mystérieuses connues des poètes, de dispenser le bonheur aux êtres pour lesquels nous donnerions notre vie, et distinguons précieusement les trois faveurs que nous attendons de leur bon plaisir…

Ah ! que le choix en est délicat et embarrassant, cousine. Il faut aux jeunes femmes tant de bienfaits pour ne point se déclarer des victimes !

J’en connais, avant reçu du ciel tous les dons de la beauté, de la fortune, de l’intelligence, de l’amour, de l’amitié, et qui s’ennuient à mourir. Elles traînent leurs richesses et leurs relations comme une chaîne pesante : dans le flot des indifférents qui les entourent, elles reconnaissent à peine leurs vrais amis ; cent occupations