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Page:Sarcey - La route du bonheur, 1909.djvu/90

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XI

Vacances d’hier


Vous souvenez-vous des vacances un peu grises et mélancoliques de notre enfance ?… On nous assurait que les voyages étaient coûteux, et nous le croyions sur parole, et, poussant un léger soupir, nous nous accommodions de celles qu’on nous offrait. Elles se passaient, généralement, dans l’appartement du quatrième, que nous habitions toute l’année, et nos horizons se bornaient à une cour intérieure que la mère Trochu — digne concierge — balayait et lavait avec frénésie. Le bruit des seaux qu’elle maniait sans douceur et le son de sa voix criarde interpellant les domestiques étaient à peu près les seuls bruits de la nature qui montaient jusqu’à nous.

Parfois, l’invitation d’un vieil oncle de province venait satisfaire nos ambitions ; le cœur battant, nous nous agitions autour d’une malle