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ACTE TROISIÈME.

ORSO.

Maintenant plus de torches. (Les torches disparaissent et les soldats se dispersent.) — Vous, à vos postes, sans bruit ! allez ! (En ce moment Uberta reparaît avec Cordelia sur le seuil de la salle des morts, cherchant à s’éloigner.)

MALERBA et SPLENDIANO, apercevant les deux femmes en remontant pour sortir.

Renvoyez ces femmes !…

ORSO.

À quoi bon ? — Qu’elles restent !

MALERBA, soupçonneux, reconnaissant Uberta.

C’est l’Uberta du Saracini !…

ORSO, l’entraînant par la gauche.

Qu’elles restent là, te dis-je. — C’est bien le moins que je laisse pleurer la mère… dont j’ai tué l’enfant !

UBERTA, qui a saisi les derniers mots.

Lui !… c’est lui !… (A Ugone qu’elle saisit et arrête par le bras) C’est lui ?…

UGONE, haussant l’épaule et se dégageant pour s’éloigner.

Il avait bien besoin de te le dire ! (Il sort par le fond.)


Scène VII.

UBERTA, CORDELIA.
UBERTA, hors d’elle-même.

Et je suis là, moi ! — Je lui parle, et je l’écoute !… (Elle va pour s’élancer vers Orso.)

CORDELIA, sur le seuil.

Uberta ! — Veux-tu te venger ?

UBERTA.

Si je le veux !…