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LA HAINE.
CORDELIA, d’une voix sourde.
Fais donc comme moi, attends !… et tais-toi !… (Silence, et tout ce qui suit, à demi-voix, rapide. — Les deux femmes, près l’une de l’autre à l’avant-scène, tandis qu’au fond l’on se prépare au combat.)
UBERTA.
Oh ! — À nous deux, nous allons bien tuer cet homme-là ! n’est-ce pas ?
CORDELIA.
Oui !
UBERTA.
Tes frères !… Quand l’auront-ils jamais, tes frères, à portée du bras, comme nous l’avons là ?
CORDELIA.
Jamais !
UBERTA.
Trouvons seulement une arme !
CORDELIA, lui montrant un poignard.
Je l’ai !
UBERTA.
O Lucrèce ! nourrie de mon sang… Donne, que je frappe !
CORDELIA, retirant l’arme.
Non, pas toi ! — Moi !
UBERTA.
Toi ?
CORDELIA.
Oui !
UBERTA.
Ma fille, y penses-tu ?… Quel danger pour toi !
CORDELIA.
Et pour toi, le même.
UBERTA.
Ah ! qu’importe, moi !… Est-ce que ma vie compte encore pour quelque chose ?
CORDELIA.
Et la mienne donc !