Sois le bienvenu, Libérateur !… (Tandis qu’il descend les marches.) Tout le peuple salue en loi le héros qu’il croyait mort. Loué soit Dieu qui t’a sauvé ! (Orso, sans rien dire, regarde les prisonniers, Giugurta et les bourreaux.)
Incertains de ton sort, nous avons laissé ta place vide à nos côtés !… Et nous n’avons pas d’autre capitaine du Peuple que toi ?
Non ! non ! — Gloire et longue vie à Orso !…
Voilà pour ta reconnaissance, ô Peuple ! — À mon tour de le prouver la mienne !… (Il monte sur les ruines de la tribune.)
Parle !… Orso !
Le Peuple est avec toi, et t’écoute ! (Cris, — Silence ! écoutez ! )
Donc, Siennois, à ce que j’apprends, l’empereur Charles nous assiége ?
Oui !
Et il vous demande cinquante mille florins pour son départ ?
Oui !…
Eh bien, je propose, moi, de lui en demander soixante mille pour le laisser partir en paix ! (Murmure de stupéfaction dans la foule.)
Orso, y penses-tu ?… Ta valeur t’abuse !…