Page:Sardou - La haine.djvu/152

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CORDELIA, effrayée, se retournant sans se relever.

Lui !…

GIUGURTA, froid et terrible.

Voila un cri qui nous épargne bien des paroles ?… Tu sais donc ce que j’ai à te dire ?…

CORDELIA.

Oui !…

GIUGURTA.

Et tout ce que vient de m’avouer ta complice, Uberta… tout est vrai !… tu ne le démens pas ?…

CORDELIA.

C’est vrai !…

GIUGURTA, se contenant.

Cet homme… c’est bien toi qui l’as sauvé ?…

CORDELIA.

C’est moi !

GIUGURTA.

Malheureuse !…

CORDELIA, debout.

Aimes-tu mieux que je mente ?

GIUGURTA.

Donc ce c’était pas assez d’être si mauvaise gardienne de notre honneur ?… Il fallait aussi accepter ton outrage… mieux encore… t’y complaire ?…

CORDELIA, protestant.

Oh !…

GIUGURTA.

Et que faisais-tu, en lui jetant ton amour impudique à la face,… devant toute la ville ?…

CORDELIA.

Rends-le chaste, cet amour… en le faisant bénir par Dieu !

GIUGURTA.

Ton mari ?