Page:Sardou - La haine.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Unghero. — Il venait, sous le prétexte de rétablir les Gibelins dépossédés par les Guelfes, mais en réalité pour faire acheter bien cher sa neutralité et son départ. À sa vue, Guelfes et Gibelins, vainqueurs et vaincus, oubliant leurs discordes séculaires, se ruèrent sur lui avec un tel ensemble et une telle furie, qu’après sept heures de combat, l’Empereur, écrasé, fut trop heureux d’avoir la vie sauve, et de quitter la ville à des conditions plus douces qu’il ne le méritait. »

Il me suffisait de donner à Orso l’initiative de ce beau mouvement, pour lui faire attester son repentir et lui mériter son pardon !

Et voilà comment m’apparut enfin la lumière si longtemps cherchée… Comment l’appel à la concorde, qui semble avoir inspiré toute ma pièce, ne s’y est révélé qu’à la dernière heure, s’imposant en quelque sorte de lui-même. — Comment enfin, ce qui paraît être la racine de mon drame, n’en est, au contraire, que l’épanouissement et la fleur !

Maintenant qu’il me soit permis de répondre à quelques objections qui me sont faites.

Vous me demandez si l’évêque Azzolino est un personnage historique, et vous doutez, en tout cas, qu’il ait joué ce rôle, tout de conciliation. — Azzolino Malavolta fut le soixante-septième évêque de Sienne, et voici ce que dit de lui Antonio Pecci (Sloria del Vescovade della