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ROBIN.

Encore de mauvaises façons ! Reprenez donc, ma mie, cette rose qui souffre de n’être pas à votre bonnet ! (Il lui jette le bouquet de roses à son bonnet, qui se change en petits balais.)

COLOQUINTE, se voyant dans un miroir.

Ah ! garnement !

ROBIN, sortant en riant.

Adieu ! la vieille !


Scène V.

COLOQUINTE, ROSÉE-DU-SOIR.
COLOQUINTE.

Ah ! scélérat ! va ! (A Rosée qui vient timidement en se garant d’elle.) Quant à vous, qui recevez des jeunes gens quand je n’y suis pas, vous ne souperez pas, pour vous apprendre !… Bonne nuit, drôlesse !… Et bon appétit !… (Elle sort, en ricanant, et ferme la porte avec violence, et l’on entend les deux tours de clef qu’elle donne.)


Scène VI.

ROSÉE-DU-SOIR, seule.

Oh ! méchante ! méchante femme !… Mais je ne te crains plus !… J’ai mon peloton de soie !… Un génie, dit-elle !… Oh ! oui, c’est un bon génie qui me protége !… Je l’entends encore… Prends ce peloton, pose-le à terre, et va où il te conduira !… Essayons donc !… (Elle pose le peloton de soie à terre. — Reprise du motif du duo. — La pelote roule jusqu’à la fenêtre grillée, qui se transforme en une porte ouverte sur un berceau éclairé toujours par la lune.) Une porte !… un berceau qui descend au jardin !… Ah ! le bon génie a dit vrai !… Je suis libre !

REPRISE DE L’AIR.
––––––––Roule ! roule ! roule !
––––––––––Petite boule !
––––––––Roule où Dieu t’envoie,
––––––––Peloton de soie !

(Elle sort. — Le décor change.)