Page:Sardou - Le Roi Carotte.djvu/59

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TOUS, sauf Robin.

Ah !

TRUCK.

Jeune !

ROSÉE-DU-SOIR.

Et beau !

FRIDOLIN.

Quel sorcier !

QUIRIBIBI, radieux.

Oh ! non ! non ! grâce à Dieu, plus sorcier ! En retrouvant la jeunesse je perds tout mon pouvoir ! Mais j’ai vingt ans ! Et ce talisman-là vaut mieux que les autres !

FRIDOLIN.

Pourtant !

QUIRIBIBI, courant à la fenêtre.

Chut !… Des voix de femmes dans la rue !… Et jolies !… Des femmes qui se feront prier !… qui me rebuteront peut-être !… Quel bonheur !… J’y cours !… (Il court à la porte.)

TOUS, lui barrant le passage et le rattrapant au vol.

Eh ! la ! la !

FRIDOLIN, de même.

Doucement !

TOUS.

Et l’anneau ?

QUIRIBIBI, qui ne tient plus en place.

Ah ! c’est vrai !… Déjà ingrat !… Suis-je redevenu vraiment jeune ?… (Montrant la lampe de bronze.) Eh bien ! prends cette petite lampe antique qui vient de Pompéi même… elle est prête à agir, et son pouvoir n’expire pas avec le mien !… Il te suffira de l’allumer et de formuler ton vœu pour qu’elle te conduise où est l’anneau et le mette en ton pouvoir !… Adieu !

FRIDOLIN, allant prendre la lampe à gauche.

Merci !

TRUCK, rattrapant Quiribibi sur le seuil de la porte et lui barrant le passage.

Mais attendez !… Quelle poudre !… Et tout ça, les grimoires, tout le fonds de magasin ?

QUIRIBIBI.

Je te le cède !… Je t’ai appris les formules ! Tâche de t’en servir ! Adieu !…

TOUS.

Mais !…