Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

a plusieurs portes pour entrer à la puissance que j’ay ; mais il n’y a qu’une issue seule pour en sortir, qui est la mort.

C’est pourquoy, voyant qu’un tas de Politiques qui sont parmy nous, nous rompent la teste de leur paix et de leur Monarchie Françoise, je me suis advisé de leur presenter une mommerie d’Estats ; et, aprés avoir differé tant que j’ay peu pour éluder et faire refroidir les instantes poursuites de leurs deputez, je vous ay icy convoquez pour y donner ordre avec vous, et feuilleter ensemble leurs cayers pour sçavoir où le mal leur tient et qui sont nos amis et nos ennemis. Mais, pour ne point vous en mentir, ce n’est que pour leur clorre le bec, et leur faire croire que nous travaillons fort pour le public et entendons volontiers à faire accord. Car les bonnes gens pour cela n’en pisseront pas plus roide.

Je sçay qu’il n’y a icy que de noz amis, non plus qu’aux Estats de Blois ; et, par consequent, je m’asseure que voudriez tous, autant pour moy que pour chacun de vous, que moy ou un Prince de nostre maison fust Roy, et vous vous en trouveriez bien. Si est-ce que cela ne peut se faire si tost, et y a encore une messe à dire, et faudroit faire une grande breche au Royaume, parce qu’il en conviendroit donner une bonne partie à ceux qui nous y auroient