Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/124

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Flandria, per la religione o la corona, che in Italia per Napoli o Milano. Perche, per vi dir il vero, non se ne cura il Santissimo Padre di tutti fatti vostri, se non à tanto che gli tocca di non esser spogliato d’annate e commende, e altre espeditioni che si fanno in Roma con oro e argento vestro. Date quanto volete le anime vostre al Demonio inferno : poco gli è, proveduto che gli sia che le provende di Bretagna et la riverentia antica, debita à sua Santità, non gli mancano. Tanto piu grande e riverita sarà sua Santità quanto voi altri homuncioni sarete piccoli e piccolini. E non parlate piu di tanti beni e tanti favori ch’i predecessori vostri hanno fatte à la santa Sede Apostolica, anco meno delle richezze e paezi che gli Pape hanno del beneficio di Carlo Magne e di suoi

Flandre, pour la religion ou la couronne, qu’en Italie pour Naples ou Milan. C’est pourquoi, à vous dire le vrai, le Très-Saint Père n’est guère en peine de tous vos agissements ; et tout ce qui le touche, c’est de n’être point privé des annates et commendes et autres expéditions qui se payent à Rome avec votre or et votre argent. Donnez tant que vous voudrez vos âmes au Diable d’Enfer, peu lui importe, pourvu que les provendes de Bretagne et l’antique révérence due à Sa Sainteté ne lui manquent point. D’autant plus grande et révérée sera Sa Sainteté que vous autres pygmées, serez petits et tout petits. Et ne parlez plus de tant de biens et de tant d’honneurs que vos prédécesseurs ont faits au Saint-Siége Apostolique, encore moins des richesses et des pays que les Papes tiennent des bienfaits de Charlemagne et des rois de France ses successeurs !