Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/170

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chandise en ce lieu où maintesfois j’ai faict des predications[1] qui m’ont, par le moyen du feu Roy, faict de meusnier devenir Evesque, comme, par vostre moyen, je suis d’Evesque devenu meusnier. Mais je pense avoir assez monstré par mes actions passées que je ne suis point ingrat, et que je n’ai faict que ce que j’ay veu faire à plusieurs autres de ceste noble Assistance, qui ont receu encore plus de biens que moy du Roy defunct, et neantmoins l’ont bravement chassé de son Royaume et faict assassiner pour le bien de la foy catholique, soubs esperance d’avoir mieux, comme nous nous estions genereusement promis.

Or, je ne veux icy refriquer [2] les choses passées, ny capter votre benevolence par un long exorde ; mais sommairement vous diray, Messieurs, que la fille aisnée du Roy, je ne dy pas du Roy de Navarre, mais du Roy que nous eslirons icy, si Dieu plaist ; et en attendant je diray la fille aisnée de monsieur le Lieutenant de l’Estat et Couronne de France, l’Uniniversité de Paris, vous remonstre en toute observance que, depuis ses cunabules et primordes[3], elle n’a

  1. Allusion à ses anciennes fonctions de prédicateur de Henri III.
  2. prendre, rappeler, reproduire une argumentation.
  3. rceau et commencement. Cette manière pédantesque de