l’autre jour un qui, revenant tout bellement de la taverne, chantoit ce quatrain :
La Ligue se trouvant camuse, Et les Ligueurs fort estonnez, Se sont advisez d’une ruse : C’est de se faire un Roy sans nez[1]. Mais, si j’eusse peu le faire attraper par le commissaire Bazin[2], qui courut après, il n’eust pas moins eu que le meusnier qui s’est mocqué de nos Estats[3]. Que diriez-vous de ces impudents Politiques qui vous ont mis en figure en une belle feuille de papier, desja couronné comme un Roi de carreaux, par anticipation ; et en la mesme feuille ont aussi mis la figure de la divine Infante, couronnée en Royne de France, comme vous, vous regardants huze à huze[4] l’un l’autre ? Et au bas de ladite peinture ont mis ces vers, que j’ai retenuz par cœur, parce qu’il y va du vostre : Les François Espagnols ont faict un Roy de France ; A l’Infante d’Espagne ils ont ce Roy promis :
va à la moutarde ; c’est-à-dire que l’on en causait dans les rues en allant faire les petites courses, les petites emplettes du ménage.