Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/184

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Royaulté bien petite, et de peu d’importance, Car leur France est comprise en l’enclos de Paris. N’apporte, à ceste fois, pour ce froid mariage,

0 Hymen, dieu nopcier, ton paysible flambeau :

De ces corps eslongnez on assemble l’image,

Qui font l’amour des yeux, tous deux en ung tableau.

C’est une royaulté seulement en figure ;

La feinte, et non l’amour, ce mariage a faict :

C’est bien raison qu’estant Roy de France en painture,

D’une Royne on luy fasse espouser le pourtraict.

Si Monsieur d’Orléans[1], en qualité d’avocat general, veut faire recherche de ces meschants imprimeurs Politiques, c’est sa charge, et se connoist aux caracteres[2], et ses bons comperes Bichon, N. Nivelle, Chaudiere, Morel et Thierry[3] descouvriront la matrice[4]. Quant à moy, je m’en deporte ; car ces Heretiques sont mesdisants comme Diables, et craindroy qu’ils feissent quelque livre contre moy, comme ils ont faict contre le Docteur catholique et jurisconsulte Chopin, soubs le nom de Turlupin[5]. Messieurs

  1. Orléans, avocat général, était ligueur, et favorisait sous main les imprimeurs qui publiaient des pamphlets contre le roi, au lieu de les poursuivre.
  2. publia lui-même un libelle intitulé Le Banquet et après disnée du Comte d’Arelle, où il attaquait la sincérité de la conversion de Henri IV.
  3. primeurs et libraires parisiens, dévoués à la Ligue.
  4. ule dans lequel on fond les caractères d’imprimerie.
  5. Ce livre publié en 1592 par Jean Hotman de Villiers, agent