la Table ronde qui ne faisoient profession que d’honneur et de deffendre leur roy et leur pays, et fussent plustost morts que de recevoir un reproche ou souffrir qu’on eust faict tort à quelqu’un.
J’ay ouy conter à ma grand-mere, en portant vendre son beurre au marché, qu’il y a eu autrefois un Gaston de Foix, un Comte de Dunois, un La Hire, un Poton, un capitaine Bayart, et autres, qui avoient faict rage pour ce poinct d’honneur et pour acquerir gloire aux François ; mais je me recommande à leurs bonnes graces, pour ce regard. J’ay bonne espée et bon pistolet ; et n’y a sergent ni Prevost des Mareschaux qui m’osast adjourner : advienne qui pourra, il me suffist d’estre bon Catholique ; la justice n’est pas faicte pour les gentilshommes comme moy. Je prendray les vaches et les poules de mon voisin quand il me plaira ; je leveray ses terres, je les renfermeray avec les miennes dedans mon clos, et si n’en oseroit grommeler : tout sera à ma bienseance. Je ne souffriray point que mes subjects payent de taille, sinon à moy ; et vous conseille, Messieurs les Nobles, d’en faire tous ainsi. Aussi bien n’y a-il que les Trezoriers et Financiers qui s’en engraissent, et usent de la substance du peuple comme des choux de leur jardin. Par la mort Dieu ! si je trouve ni sergent, ni receveur, ni homme de