Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/294

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Si je voyois icy des Princes du sang de France et des Pairs de la Couronne, qui sont les principaux personnages, sans lesquels on ne peut assembler ni tenir de justes et legitimes Estats ; si j’y voyois un Connestable, un Chancelier, des Mareschaux de France, qui sont les vrais Officiers pour authoriser l’Assemblée ; si j’y voyois les Presidents des Cours souveraines, les Procureurs-generaux du Roy en ses Parlements, et nombre d’hommes de qualité et reputation, connuz des longtemps pour aymer le bien du peuple et leur honneur ; ha ! veritablement j’espererois que ceste congregation nous apporteroit beaucoup de fruict, et me fusse contenté de dire simplement la charge que j’ay du Tiers-Estat, pour presenter l’interest que chacun a d’avoir la paix. Mais je ne vois icy que des Estrangers passionnez, abboyants aprés nous et alterez de nostre sang et de nostre substance ; je n’y vois que des femmes ambitieuses et vindicatives[1], que des prestres corrompuz et desbauchez, et pleins de folles esperances[2] ; je n’y vois noblesse qui

  1. Les duchesses de Nemours, de Mayenne, de Guise, de Montpensier, la comtesse d’Aumale et nombre de dames de qualité, assistaient à la séance d’ouverture des États-Généraux.
  2. Guillaume Rose, évêque de Senlis, Gilbert : Génébrard, archevêque d’Aix, Jean Coucher, curé de Saint-Benoît, Jacques Cueilly, curé de Saint-Germain, François Péricart, évêque