Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/299

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

horreur le nom de paix, que n’y vueillez point du tout entendre ? Ceux qui peuvent vaincre, encore la demandent-ils ? Qu’ont doncq servy tant de voyages, d’allées et de venues, qu’avez faict faire à Monsieur de Villeroy et à d’autres, sous ce pretexte de parler d’accord et d’acheminer les choses à quelque tranquillité ? Vous estes donq ung pipeur et abuseur, qui trompez vos amis et vos ennemis ; et, contre le naturel de vostre nation, vous n’usez plus que d’artifice et de ruses, pour nous tenir tousjours soubs vos pattes à vostre mercy. Vous n’avez jamais voulu faire traitter des affaires publiques par personnes publiques, mais à catimini, par petites gens façonnez de vostre main et dependants de vous, à qui vous disiez le mot en l’oreille, tout resolu de ne rien faire de ce qui seroit accordé. Par ce moyen vous avez perdu la creance et bienveuillance du peuple, qui estoit le principal appuy de vostre authorité, et avez faict calumnier les procedures d’aucuns notables personnages qu’y avez employez par forme d’acquit, et pour octroyer quelque chose à ceux qui vous en supplioient. Vous avez eu crainte d’offenser les Estrangers qui vous assistent, lesquels toutesfois vous en savent peu de gré. Car, si vous sçaviez les langages qu’ils tiennent de vous, et en quels termes le Roy d’Espagne escrit de vos façons de faire, je ne pense pas