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- Toutefois je n’ay cognoissance
- S’il y avoit eu sa naissance :
- Quoy qu’il en soit, certainement
- Il y demoura longuement,
- Et soustint la guerre civile
- Pendant les siéges de la ville
- Sans jamais en estre sorty ;
- Car il estoit du bon party,
- Da ! et si le fit bien paroistre
- Quand le pauvret aima mieux estre
- Pour l’Union en pièces mis,
- Que vif se rendre aux ennemis.
- Tel Seze, qui de foy se vante,
- Ne voudroit ainsi mettre en vente
- Son corps par pièces estallé,
- Et veut qu’on l’estime zélé.
- Toutefois je n’ay cognoissance
- Or bien, il est mort sans envie,
- Or bien, il est mort sans envie,
- La Ligue luy cousta la vie.
- Pour le moins eut-il ce bonheur
- Que de mourir au lict d’honneur,
- Et de verser son sang à terre
- Parmy les efforts de la guerre,
- Non point de vieillesse accablé,
- Rongneux, galeux, au coing d’un blé.
- Plus belle fin luy estoit deue :
- Sa mort fut assez cher vendue,
- Car au boucher qui l’acheta,
- Trente escus d’or il cousta :
- La chair, par membres despecée,
- Tout soudain en fut dispersée
- Au Légat, et le vendit-on
- Pour veau peut-estre, ou pour mouton.
- Par ceste façon magnifique,
- Par ceste façon magnifique,
- En la nécessité publique,
- O ! rigueur estrange du sort !
- Vostre Asne, ma commère, est mort ;