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consacrés à la résidence royale, seulement terminé à la veille de sa mort, ne verra l’impression qu’à la conclusion de la paix.

Félix Herbet s’était imposé parrallèlement une autre tâche : constituer, faire vivre une société parisienne dont la mission serait de retracer l’histoire, la physionomie de ce VIe arrondissement auquel il tenait par tant de liens. Ce désir trouvait sa réalisation en 1898. Alors naquit entre Félix Herbet et le signataire de ces lignes, une amitié durable faite de sympathie d’abord, bientôt d’affection chaque année plus affirmée, prouvée de sa part autrement qu’en paroles, en bien des circonstances.

Attaché au VIe arrondissement par ma naissance, un long séjour de mes parents, et désireux, moi aussi, d’y voir se constituer un groupement local, j’avais, pour tâter le terrain, annoncé dans le Parisien de Paris, la formation d’une Société d’histoire du VIe arrondissement. Aussitôt je recevais une lettre de M. Félix Herbet qui, poursuivant un but parallèle, s’informait, me proposait de conjuguer nos efforts. Je ne demandais pas mieux. Aux réunions préparatoires nous avions la joie de voir venir à nous les notabilités les plus diverses de l’arrondissement : Achille Luchaire, de l’Institut, qui présida telle de nos premières séances ; l’abbé Méritan, le vénéré curé de Saint-Sulpice ; Étienne Charavay, dont l’érudition était si grande ; M. Charles Benoist, qui apportait sa bonne humeur avec l’autorité de son nom, — bien d’autres encore…

Lors de la constitution définitive du groupement, tout le monde se trouva d’accord pour en attribuer la présidence à M. Félix Herbet. Et avec combien de raisons ! Car, par ses origines autant que par sa situation présente, il avait tout ce qu’il fallait pour occuper ces fonctions : l’érudition, l’autorité, le travail facile et cette courtoisie qui lui permettait de conduire la discussion sans heurt, quoique avec fermeté. Les articles qu’il a donnés à notre Bulletin reflètent bien les qualités de son esprit clair, précis, critique avec méthode. Les rappeler ici, à quoi bon ! Ne sont-ils pas dans la mémoire de tous !