Page:Saunier - Félix Herbet, 1918.pdf/8

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 8 —

jamais été aveugles, car il savait, en homme de goût, discerner entre deux épreuves, celle du bon tirage, choisir dans un lot de dessins attribués à de grands noms, ceux qui révélaient le mieux l’esprit, sinon la main des maîtres de l’école, Rosso et Primatice.

Aussi, sans sortir de son cabinet, lui était-il souventes fois possible d’édifier des travaux documentés aux sources. Pour les mener à bien, il lui avait suffi, ouvrant portefeuilles et dossiers, de rapprocher d’un plan, d’un dessin, d’une gravure, le texte manuscrit à portée de sa main, et d’arriver par la confrontation de l’un et de l’autre, à une conclusion nouvelle ou simplement à une précision que de moins bien outillés n’avaient pu obtenir. Quelque impeccables que fussent ces travaux, ils étaient menés sans grand labeur apparent. Car sa mémoire, assouplie par les exigences du barreau, lui permettait de ne prendre la plume que lorsque la forme comme les termes de la page à écrire, avaient été mentalement ordonnés.

Ainsi furent élaborés les études et articles qui, à partir de 1896, marquèrent son retour aux travaux historiques. Tout d’abord uniquement consacrés à l’histoire de la région de Fontainebleau, ils parurent dans les Annales du Gâtinais, la revue Brie et Gâtinais, l’Abeille de Fontainebleau, mais des tirages à part en ont été faits et leur ensemble constitue une source de renseignements de haute valeur, car à côté des documents inédits tirés de sa propre collection, se trouvent nombre de pièces retrouvées dans les Archives Nationales et surtout dans les liasses notariales que ses relations judiciaires, autant que ses qualités d’homme, avaient réussi à lui faire ouvrir. Au rang de ces travaux, il faut placer Les Graveurs de l’École de Fontainebleau (1896-1902), les Actes et notes concernant les artistes de Fontainebleau (1901-1904), puis la série d’études partielles qui constituent les premiers éléments de ses trois ouvrages capitaux : Dictionnaire de la Forêt de Fontainebleau (1903) ; L’Ancien Fontainebleau (1912), enfin le Château de Foniainebleau. Mais celui-ci, travail considérable et coup sûr le plus documenté et le plus fourni d’inédit de ceux qui ont été jusqu’ici