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Page:Saunier - La Parfaite Connaissance des chevaux.djvu/26

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DES CHEVAUX

que le Cheval poura le ſouffrir, en lui faiſant prendre, de tems en tems, quelque breuvage compoſé comme ci-après.

Theriaque 
 2. Onces.
Confection d’Hyacinte 
 1. Once.
Aſſa Fœtida 
 1. Once.

Le tout dans une bouteille de Vin, afin de faire ſortir toute l’impureté que le Cheval peut avoir, tant dans la Maſſe du sang, que dans le Corps.

MONFONDURE


LA Morfondure ſe manifeſte à peu près comme la Gourme, ſortant de même par le Nez, à l’exception que la groſſeur qui ſe doit trouver entre les deux Os de la Ganache, n’eſt pas ſi groſſe ; & ſi par les Remedes que l’on a nommez ci-devant, on peut faire groſſir les Glandes, on gagnera beaucoup & encore davantage lorſque l’on a réüſſi à les faire venir en Matière. C’eſt pourquoi, au commencement il ne faut rien négliger, parce que les ſuites en pouroient devenir fâcheuſes ; car ſi ces Glandes reſtoient dans la même situation & qu’elles ſe trouvaſſent attachées à un des deux Os de la Ganache il ſeroit à craindre que cette Maladie ne tournât en Morve & ne devint, par ce moien, incurable. Au contraire, ſi on peut réüssir à amolir les Glandes & les mettre en état d’être percées, comme il a été dit, on peut compter ſur la Guériſon ; en traitant les Chevaux comme on le fait dans les Maladies de Gourme, ou de fauſſe Gourme.

L’ETRANGUILLON


C’Eſt une Maladie extraordinaire qui arrive aux Chevaux, & ſi on n’y aporte par de prompts remedes elle les étrangle, en les preſſant au premier nœud de la Gorge, leur ôtant la reſpiration, par conſequant les étouffe. Cette Maladie ſe manifeſte lorſqu’ils jettent une pourriture verte par le Nez ; pluſieurs qui ne la conoiſſent pas la prennent pour la Morve. Elle n’eſt pas de longue durée, il faut que le Cheval ſoit mort, ou gueri dans dix ou douze jours ; rarement cela paſſe trois ſemaines, car ces Glandes ne ſont pas ſeules enflées, mais toutes celles qui ſont autout de la Canache, juſqu’au coin des Oreilles, ſe rouvent auſſi tellement gonflées que le Cheval ne peut tourner la Tête ni de côté ni d’autre, ne pouvant pas même la remuer vers ſon Poitrail. Alors, on peut facilement voir que c’eſt l’Etranguillon. Il faut d’abord frotter toute l’Enflure avec l’Onguent même dont on ſe ſert pour la Gourme, en y ajoûtant une partie d’Huile de Laurier, & frotter jurſqu’au coin des Oreilles : à ſon defaut la même Boüillie appliquée chaudement avec une bonne Peau de Mouton, ou de Lièvre pour l’enveloper & pour tenir cette partie chaudement, en telle Saiſon que ce puiſſe être. Comme les Chevaux, dans cette Maladie, ont de la peine à manger & à avaler, il faut prendre cinq ou ſix Biſcuits, des Croutes de pain pilées & les faire boüillir dans environ trois Bouteilles de bonne Bierre, & reduire cela comme une Pappe claire, oui Bouillie qu’on donne aux Enfans, & y ajoûter une demie

Once
E