Page:Saurin - Œuvres choisies, Didot, 1812.djvu/38

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Pour ramper ici-bas quelques instants de plus ;

Que, mourant consumé de regrets superflus,

Jusqu'au bout inutile au monde, à sa patrie,

Il perde également et sa mort et sa vie :

Si la vie, en effet, n'est qu'un rapide instant,

Employons-la du moins à le rendre éclatant ;

Faisons-en une époque utile et mémorable ;

Laissons à l'univers un monument durable,

Que la vertu consacre aux siècles à venir.

La gloire des Romains fut de tout envahir :

Sur un titre plus beau que la nôtre se fonde ;

Soyons les bienfaiteurs, non les tyrans, du monde

Voilà l'ambition, voilà le grand dessein

Que ma mère conçut, qu'elle mit dans mon sein.

Noricus

Vous allez des Romains entendre la réponse,

Votre envoyé paraît.


Scène III

Albin (tenant un poignard), Spartacus, Noricus

,

Spartacus
À part.

Je frémis... Que m'annonce

Sa douleur... ce poignard ?

Albin

Je tremble de parler...

Ah ! De quel coup, seigneur, je vais vous accabler !

Spartacus

Ma mère ?...

Albin

Elle n'est plus.

Spartacus
après un silence

Ils ont tranché sa vie,