Page:Saurin - Œuvres choisies, Didot, 1812.djvu/39

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Ces monstres !...

Albin

Connaissez toute leur barbarie.

Spartacus

Eh bien ?

Albin

À mes discours, à vos offres, seigneur,

D'un refus outrageant opposant la hauteur

Ils ont à votre mère annoncé le supplice,

Si, pour elle et pour vous, fléchissant leur justice,

Elle ne se hâtait de désarmer vos mains.

Spartacus
À part.

Et voilà ce que sont aujourd'hui les Romains !

Albin

.

On presse votre mère ; elle, sans se confondre :

« Je ne tarderai pas, dit-elle, à vous répondre. »

À ces mots, d'un poignard, que recelait son sein...

Spartacus
l'interrompant.

Dieux !

Albin

Elle s'en saisit... On accourt, mais en vain .

Sa main? tout à la fois généreuse et cruelle,

Le plonge dans son flanc : « Je suis libre, dit-elle,

Tyrans ! Qui sait mourir, brave votre pouvoir...

Dis à mon fils, Albin, ce que tu viens de voir.

Porte-lui ce poignard ; et, si je lui fus chère,

Que l'univers soit libre, et qu'il venge sa mère. »

Spartacus
À part.

Oui, je la vengerai !... Vous périrez, tyrans !...

Prenant le poignard des mains d'Albin.

J'en jure sur ce fer.... Mânes chers et sanglants !...